L’activité bancaire européenne est encadrée par deux grands corps de règles : d’une part les règles prudentielles dites Bâle II qui définissent les besoins en fonds propres nécessaires pour chaque activité et chaque type de risque, d’autre part les règles comptables dites IFRS (International Financial Reporting Standards). Ces deux corpus de règles marquent une sophistication très nette par rapport aux règles qui prévalaient auparavant. En particulier, elles intègrent les outils mathématiques développés par l’industrie financière ces vingt dernières années : calcul de Value-at-Risk[1], son application à la gestion des risques, évaluation des actifs financiers complexes, etc. La sophistication est devenue telle que les directions comptables, les directions financières, les directions des risques, les Commissaires aux comptes, les superviseurs,… doivent désormais faire appel à des équipes d’experts en méthodes quantitatives (quants) de haut niveau pour comprendre et appliquer ces règles. L’option Gestion des risques et sciences actuarielles permet de saisir ces opportunités. Elle offre un bagage très complet en finance quantitative, tout en restant plus ouverte et pluridisciplinaire.
Depuis la crise financière de 2008 qui a entrainé la faillite de Lehman Brothers, les banques occidentales ont mis en place des scénarii de stress pour tester la résistance des banques dans des pires conditions économiques. Une partie de la formation sera consacrée à la construction de scénario, à la réalisation de backtesting [2]et de benchmarking[3].
Historiquement, le cœur du métier de l’actuaire est la tarification des contrats (calcul de prime d’assurances) et la provision des sinistres futurs associés à ces contrats. En assurance dommage, près de 70% du passif est constitué de provisions pour sinistres à payer (PSAP). Leur impact sur le résultat de la Compagnie rend leur évaluation hautement stratégique. Ceci permet donc aux actuaires seniors d’occuper des fonctions de haute responsabilité dans les sociétés d’assurance.
Les catastrophes naturelles ont un impact majeur sur le passif des compagnies d’assurance non vie. On comprend alors donc que les actuaires trouvent leur place dans les compagnies de réassurance pour mettre en place des mécanismes de couverture et de partage du risque.
A cause du système inversé du cycle de production (collecte de prime/paiement de sinistre), les compagnies d’assurance sont de gros gestionnaires d’actifs d’où la gestion d’actif-passif se retrouve au cœur du métier d’actuaire.
[1] Valeur en risque
[2] Test rétro-actif permettant de tester la robustesse ou la pertinence d’une modélisation en s’appuyant sur un historique de données suffisantes.
[3] Permet de vérifier ou d’évaluer un résultat par rapport à une valeur de référence du marché (norme)